Dubrovnik

"Le matin j'émerge de mes rêves, le plus heureux des anges. Je me couche le soir, un vrai salaud. / Qu'ai je donc fait entre-temps ? / J'ai fréquenté les hommes et fouillé dans leur merde".

Je repensais à ces quelques mots, écrit en 1993 par Abdulah Sidran dans les cendres de Sarajevo alors que je marchais en tong vers la vieille ville de Dubrovnik.
Il y avait ce tag sur un mur qui date de la guerre. Je passais tous les jours devant.

Une putain de dichotomie en fait.

La légèreté des vacances, les touristes qui achètent des glaces, le temps qui n'a plus d'importance, et puis le poids de l'histoire, quelque part et la mer qui frappe la falaise de l'autre côté du mur.

Je ne sais pas si j'ai bien fait de prendre cette photo.

Ce n'était pas tant par voyeurisme ou par goût d'un drame qui me dépasse, mais plus quelque chose qui m'a touché à un endroit précis. Des mots qui m'ont rappelé les mots de Sidran et qui ont interrompue ma marche.

Vers les glaces peut être.

Elles étaient bonnes sous le soleil croate.