6 Janvier 2014
Les dauphins explosent dans le ciel comme tous nos artifices au sortie de la mer.
Douce matrice matrice suintant de tendresse, rien ne saura compenser cette immense perte.
Depuis lors nous errons bras en avant, vers nos écorchures, vers notre chute fatale, comme pour mieux retrouver ce tout premier instant à jamais perdu.
Destin de mort à naitre disait Héraclite, nous voilà ce jours, les pieds sur la rive, à regarder l'océan en mélancolique.
Que sommes nous si ce n'est des nostalgiques des tous premiers affres, nous avançons à reculons, les yeux bandés, vers nulle part.
Derrière le gouffre, le tout premier artifice, celui qui a allumé le feux en nous, qui nous ronge encore jusqu'à très tard dans la nuit, de ses cendres parasites.
Comment ne pas fumer littéralement, ou se remplir de brouillard, celui d'où nous baignons depuis toujours.
Mourir ou naître quelle différence ? La perte est partout.
L'amour est dans l'absence qui sonne les heures, dans cette colère d'enfant qui crie encore aujourd'hui alors que tu portes un costume trois pièces et que tu conduis cette berline décapotable qui nous comblera jamais l'immense trou.
Quel est la nature de cette seconde matrice qui nous enveloppe, nous fait jouer et se joue de nous, pour mieux nous détourner du vide ? Je ne sais pas.
Le ressac incessant qui se fracasse sur les bancs de sable laisse un gout d'amertume sur le long des plages désertes.
Faire naître c'est perdre les eaux. Naître c'est perdre la mer.
Lux